Test de Charm ●● terminé [OK]

La jeune fille ajustait ses portes jarretelles, aidant à la bonne tenue de ses bas en résilles, et se félicitait d'avoir trouvé une tenue aussi peu pratique pour effectuer ce qu'elle avait à faire. Le cuir, ce n'était pas exactement sa tasse de thé, et pourtant, elle était habillée d'un bustier et d'une jupe, qui ne cachaient ni l'un ni l'autre pas grand chose. La personnalité qui avait été implantée à la jeune Charm était celle de Summer, une espionne qui avait à ce jour accompli de nombreux méfaits sans se soucier du bien et du mal, mais qui arrivait parfois à effectuer des missions qui se voulaient être dans l'intérêt de la justice. Comme dans ce cas-ci. Malheureusement, elle n'était pas équipée comme le voulait la technologie avancée, pas de super rouge à lèvres laser ou de lunettes qui avaient accès à internet, juste son agilité et ses compétences en déverrouillage de sécurité et en piratage pour assurer ses arrières. Elle n'avait pas beaucoup de temps, et ça ne faisait que la faire frémir d'excitation. Les secondes qui avançaient intensifiaient son angoisse, mais faisaient monter une vague de plaisir dans son être qui devait être proche de la jouissance. Si Summer était bien nymphomane, son job lui était encore plus une véritable drogue, et elle ne se passait jamais de se mettre en danger pour augmenter un peu son taux d'adrénaline. Un sourire lui apparut aux lèvres quand celui qu'elle dupait s'éloigna d'elle, un sourire pervers aux lèvres, auquel elle répondit par un sourire aguicheur et une petit aperçu de son décolleté. Dès qu'il se fut retiré, la jeune fille perdit toute expression faciale, et se retourna rapidement. Il était plus que pompette, complètement saoul, et il devait surement chanceler tandis qu'il se dirigeait vers le bar de l'entreprise. Ayant déjà étudié les plans avec celui qui l'avait engagée, elle savait exactement où il se rendait, et combien de temps il allait prendre. Ce qui, en gros, n'était pas assez pour un humain normal. Mais Summer était loin d'être une humaine normale, puisqu'elle avait passé sa vie à faire ça. Se battre contre le temps. Quand elle gagnait, c'était encore mieux. Quoi ? Mais de toute façon, elle gagnait toujours. Elle satisfaisait les besoins des clients du mieux qu'elle pouvait, et le mieux, c'était assez proche de la perfection. La personnalité qui avait été implantée à Charm n'était pas forcement sympathique, mais très pratique à ce moment présent.

Le pervers avait astucieusement disposé un miroir dans un coin, surement à cause d'un plaisir à se voir dans l'acte, et la jeune fille s'en approcha pour se regarder. Summer avait toujours eu du mal à se regarder dans le miroir, n'étant dotée que d'un profond dégout d'elle même. C'était la raison qui la poussait à toujours se surpasser et à être meilleure que les autres, étant à peu près tout ce qu'elle pouvait faire. Elle n'avait aucune vie sociale, pas d'amis, pas de famille, car elle les effrayait tous avec son désir d'être toujours parfaite, et bien sûr, d'avoir toujours raison. Cela ne lui manquait pas. Elle avait les hommes, l'alcool, et son métier adoré. Même si cela pouvait paraître assez ennuyant, il en restait qu'elle s'amusait constamment comme une folle. Les personnalités étaient différentes, les missions étaient différentes, elle ne se lassait jamais d'aller botter les fesses d'un méchant dans son dos. La meilleure partie était sans doute celle où on lui annonçait qu'elle avait fait un super boulot, et où on lui donnait sa paye. Summer ne faisait pas de cadeau sur les honoraires, mais les services justifiaient largement le prix. La brunette ne passa que quelques instants à se reluquer, et après avoir veillé à mettre hors d'état de nuire la caméra de sécurité qui se trouvait dans un coin, elle se dirigea vers le couloir. Un coup d'œil à droite, un coup d'œil à gauche, la voie était libre. Les talons aiguille faisant beaucoup trop de bruit, Summer détacha ses chaussures et les jeta dans la salle, avant d'avancer vers la fameuse salle. Elle avait pris l'habitude de marcher comme une féline, gracieusement, surement un des effets de son ancienne passion pour la danse. Mais elle avait quitté toutes ses activités depuis maintenant bien longtemps. Ayant choisi le soir où le fameux directeur était censé rester tard pour travailler sur l'ordinateur central -ce qu'il n'avait évidemment pas fait-, la porte n'était même pas verrouillée. Cela mettait un peu moins de piquant dans la tâche, étant donné que Summer avait bien l'habitude de déverrouiller les serrures. Elle avait appris tout par elle même, dans la rue, lors de ces années où encore adolescente, elle avait du chercher tous les moyens pour se nourrir, n'ayant ni père ni mère pour s'occuper de ce rôle. On ne s'était jamais inquiété pour elle, et elle ne s'était jamais inquiété pour personne. La boucle était bouclée. Poussant la porte, un léger bruit se fit entendre, et la jeune fille pénétra dans la pièce sombre. Pas question d'allumer la lumière, elle était de toute façon assez habituée à l'obscurité pour y agir sans encombres.

La belle machine était visible à ses yeux. Elle ne reluisait pas, elle ne brillait pas étrangement dans le noir, et pourtant elle lui apparaissait comme un saint Graal. Summer avait toujours été dotée d'une fascination par rapport à toutes les machines qui soient, et s'amusait étrangement à les manipuler pour leur faire accomplir quelques prouesses. Le but de la mission de ce jour n'était pas exactement de s'amuser, mais qui s'en occupait ? Il fallait bien que son métier lui plaise, pour qu'elle accomplisse la tâche du mieux qu'elle pouvait. La jeune fille se glissa jusqu'à l'ordinateur et poussa la chaise, sans prendre la peine de s'asseoir dessus. Les roues grincèrent quelque peu, ce qui eut pour effet de lui mettre une belle expression agacée au visage, mais bien vite son regard s'attarda sur ce qui était sa réelle occupation. Les yeux rivés sur l'écran, Summer eut quelques secondes d'hésitation avant de poser la main sur la souris. Enfilant un gant pour ne pas laisser d'empreintes -on ne savait jamais jusqu'où pouvaient aller les enquêtes ensuite- la brunette commença à s'activer et à ouvrir, fermer, copier plusieurs fichiers ou dossiers, cherchant absolument ce qu'elle devait trouver. Le système de sécurité, comme elle s'y attendait, était plus qu'efficace, mais la plus grande barrière avait été abattue lorsque le vieil homme s'était attardé à son travail ici, avant de décider d'aller boire un verre dans un bar du coin. Il semblait qu'il faisait tout pour lui rendre le travail plus facile, mais également, moins ludique. L'angoisse lui montait au ventre, tandis que les minutes défilaient sur l'horloge du système, et finalement, ce qu'elle trouvait arriva juste devant ses yeux. Pas par magie, mais presque. Mini clé usb branchée -quel nombre de ports impressionnant sur ce genre de machine-, fichiers transférés, objet glissé dans la botte. Summer remit l'écran comme à son statut lorsqu'elle était arrivée, et entreprit de remettre la chaise à son exacte place de précédemment. Bien vite, des pas se firent entendre dans le couloir, alors que la jeune fille n'était toujours pas revenue dans la salle. Elle se rapprocha de la porte, jeta un coup d'œil et vit le crouton s'avancer l'air pimpant. De toute façon, il devait avoir tellement bu qu'il ne se souviendrait rien le lendemain matin. Elle sortit de la salle avec un sourire aux lèvres, sans avoir l'air stressée ou même apeurée d'avoir été prise sur le fait. Car c'était exactement la technique qu'il ne fallait jamais utiliser.

« J'espère que ça ne te dérange pas, je me suis offert une .. petite visite. » La jeune fille s'avança en roulant des hanches. Elle aimait se faire désirer, sans pour autant être considérée comme un objet. Tout ce qu'elle faisait la mettait en position de dominante, et celui qui allait lui marcher sur les pieds n'était surement pas encore né. Elle aimait jouer avec les spécimens de sexe masculin, les faire baver, les faire frémir d'envie. Sentir tout ce pouvoir, qu'elle contenait juste à cause de son physique qu'elle trouvait pour le moins disgracieux, mais qui semblait faire fondre ces immondes créatures. Les hommes semblaient tels à des animaux, qui ne vivaient que pour boire de l'alcool et coucher avec le plus de femmes possibles. Summer prétendait être l'idiote, mais profitait de tout le monde du mieux qu'elle pouvait. Elle manipulait, utilisait, et jetait après utilisation. Les humains autant que les objets n'étaient là que pour satisfaire ses moindres caprices, la rendre plus performante, l'aider, mais en aucun point elle ne pouvait s'autoriser à aimer. Car aimer était une faiblesse, que nulle personne ne devrait jamais avoir à considérer. On aurait pu la comparer à un robot, cette fille qui évoluait dans le monde sans ressentir une once de sentiments pour ceux qui souffraient à côté d'elle, qui critiquaient ceux qui pouvaient être lus comme des livres ouverts ou encore ceux qui n'utilisaient pas leur potentiel à leur plus grande capacité, mais ça ne la dérangeait pas. Après tout, que pouvait-elle demander plus ? Elle avait l'argent, les hommes, le plaisir. Summer avait travaillé, donné, et maintenant c'était à elle de tout recevoir. « Les ordinateurs m'excitent. Tu m'excuseras au moins ? » Une caresse sur la joue, et elle entrainait l'homme de chair dans la salle. Un baiser, deux baisers, trois baisers, donnés sur cette peau. Dès qu'il faisait un mouvement trop osé, elle le remettait à sa place, car telle était la façon dont elle agissait toujours. Elle ressentait plus de dégout que de plaisir de s'adonner à un plaisir charnel avec une créature aussi âgée, mais cela était une partie de son travail. Elle accomplissait ce qu'elle devait pour réussir. Pour qu'il n'y ait aucunes failles. Les failles l'avaient menée à sa perte, et elles ne joueraient plus d'elle. Telle était sa décision.